L'ÉQUIPEMENT
Il existe un équipement spécifique à
chaque discipline équestre et la randonnée n'échappe pas à
cette règle. Mais combien de cavaliers pourraient acheter une
selle neuve parce qu'ils partent huit jours en randonnée ? Ce
dont il faut toujours se souvenir, est que votre équipement doit
être d'excellente qualité et très bien entretenu.
Nous insistons sur le fait qu'il ne faut jamais partir avec des
bottes ou des chaussures neuves, mais au contraire en choisir de
bien vieilles dont on est sûr qu'elles ne nous blesseront pas,
même après plusieurs kilomètres effectués à pied.
Nous essayerons donc dans ce chapitre de passer en revue les
qualités requises par les principaux accessoires du randonneur
qui sont :
La selle Le tapis de selle Les étriers La sangle L'embouchure |
Les rênes |
Le cheval et son équipement
La selle
La principale qualité d'une selle de randonnée est quelle ne
doit pas blesser le cheval (accessoirement le cavalier), ceci
même après huit heures de route que vous soyez un bon ou un
mauvais cavalier, squelettique ou obèse. Elle remplira
obligatoirement les conditions suivantes :
_ Ne pas toucher le garrot du cheval : En vous plaçant derrière
le cheval vous devez voir le jour sous la selle même si un
cavalier est assis dessus.
_ Le contact entre la selle et le dos du cheval doit se faire sur
la plus grande surface possible de façon à bien répartir la
charge.
_ Avoir des points d'attaches nombreux et solides. N'importe quel
sellier peut poser des anneaux sur une selle, en peu de temps et
pour une somme modique. Le tout est de ne pas s'y prendre la
veille du départ. Deux anneaux placés sur le pommeau
permettront de fixer un vêtement à l'aide de lacets de cuir.
D'aucun choisissent d'ajouter à la selle une croupière ou une
bricole, quelquefois les deux. Si c'est indispensable pour
certains chevaux, il vaut mieux s'en passer la plupart du temps,
partant du principe que plus il y a de choses à frotter sur le
cheval, plus il a de chances de blesser. Si il y a de temps à
autre de très fort dénivelés, mettez pied à terre, votre
selle restera en place et votre cheval vous en remerciera.
Le tapis de selle
Trop souvent négligé le tapis de selle est le complément
indispensable de la selle. Le rembourrage n'ayant jamais
exactement la forme du dos du cheval, c'est le tapis qui va
rattraper les irrégularités et éviter les "gonfles".
C'est également sur lui que reposera le plus souvent la
dossière des sacoches et isolera ces dernières des flancs du
cheval. L'idéal est donc de posséder un tapis de selle qui soit
épais, grand, fixé à la selle et bien sûr toujours maintenu
dans un parfait état de propreté.
Les étriers
Il est bien entendu que tous les étriers peuvent convenir, mais
souvent lorsqu'on randonne en été, on troque les bottes pour
des chaussures, sans penser qu'une chaussure n'a pas de talon et
peut passer au travers de l'étrier. Si vous ne souhaitez pas
jouer les truands de western et vous faire traîner par une jambe
par votre cheval, pensez qu'il existe des étriers de sécurité.
La sangle
Choisissez-la large, si possible aérée. Mais sa principale
qualité est d'être propre. Faites marcher votre cheval avant de
finir de le sangler et n'hésitez pas à lui tirer les
antérieurs vers l'avant afin de faire disparaître tous les plis
de peau.
Pour éviter les blessures de
sangle
L'embouchure
Elle est à choisir en fonction de la sensibilité du cheval et...
de la légèreté de la main du cavalier.
De plus en plus on voit les randonneurs utiliser un hackamore qui
a l'énorme avantage de laisser le cheval brouter librement au
moindre arrêt. Il ne faut néanmoins pas oublier qu'un hackamore
est souvent beaucoup plus "méchant" qu'un mors si l'on
a pas une main suffisamment légère.
Les rênes
Nous avons adopté pour les rênes une solution très
particulière : Une longue corde de nylon, recouverte de coton (écoute
de grand voile pour les marins) et munie à chaque extrémité d'un
mousqueton à émerillon.
La tresse de coton qui enserre cette corde est très douce, ce
qui vous permettra en outre de l'utiliser comme "plate-longe"
si vous devez tenir un postérieur, pour un problème de ferrure
par exemple.
Accrochées au mors, elles constituent des rênes très
confortables, qui ne glissent pas même par temps de pluie.
Accrochée au licol, vous avez une très grande longe permettant
de franchir un passage difficile et d'attacher votre cheval sans
qu'il puisse marcher sur ses rênes ! Rappelons à ce propos que
le licol sera toujours placé sous la bride, ce qui évite d'encombrer
les sacoches et le rend immédiatement disponible en cas de coup
dur. On aura donc intérêt à posséder un licol de nylon bien
ajusté.
Des rênes bien pratiques
Les sacoches
Elles doivent être vastes (pensez que vous aurez à emporter les
courses du midi) et en cuir ; reliées par une bande cuir qui
évitera une trop forte traction sur les anneaux de la selle.
On en trouve de nombreux modèles dans le commerce. Faites
attention au mode d'attache sur la selle qui doit casser si une
sacoche reste prise dans un arbre, sans quoi, ce sont les anneaux
de la selle ou les sacoches elles mêmes qu'il faudra réparer.
Des lacets de cuir permettent une bonne fixation et cassent si
les efforts sont trop importants. De plus on peut défaire les
nœuds même lorsqu'ils sont très serrés.
Nous présentons ici les plans de sacoches faciles à réaliser
et nous ayant donné toute satisfaction depuis de nombreuses
années. La dossière des sacoches se place entre le tapis de
selle et la selle.
Les fontes sont des sacoches se fixant à l'avant de la selle.
Elles permettent de ranger le petit matériel que l'on veut avoir
sous la main. Il faut parfois beaucoup d'astuces pour réussir à
les fixer sans blesser le cheval (qu'elles ne doivent pas toucher),
ni gêner le cavalier.
La façon dont vous remplirez vos sacoches est primordiale.
Veillez tout d'abord à ce que chacune d'elles pèse le même
poids. Il n'y a aucune honte à utiliser une balance la première
fois. Aucun objet pointu ne doit toucher la face qui sera contre
le flanc du cheval et les objets lourds seront placés au fond.
Chaque objet sera impérativement enveloppé dans un sac de
plastique transparent, car aucune sacoche n'est suffisamment
étanche pour résister à un orage, une glissade dans un gué,
ou une envie subite de se baigner pendant un moment de
distraction du cavalier. Ce dernier doit savoir instantanément
où se trouve l'objet qu'il cherche sans avoir besoin de vider
tout son paquetage.
Des sacoches faciles à
réaliser
La machette
Il est indispensable de posséder une bonne machette pour couper
ronces, branches et troncs dans les chemins, des piquets pour
parquer les chevaux, du bois pour faire du feu. Elle doit avoir
les qualités suivantes :
_ Être en acier de bonne qualité (vous aurez peut être à
couper du bois sec),
_ être d'un certain poids, de façon à avoir de la frappe,
- coupante comme un rasoir (vous l'affûterez avec une lime plate
ou triangulaire).
Elle sera rangée dans un étui, lui même fixé à un couteau
porte étrivière.
Le charvin
Il complète obligatoirement les sacoches. C'est un "gros
boudin", qui placé à l'arrière de la selle, vous
permettra de ranger votre duvet et vos vêtements. Il sera
réalisé dans un toile imperméable. Comme pour les sacoches,
ses fixations doivent pouvoir lâcher et le lacet de cuir est à
nouveau une bonne solution. Notre schéma vous permettra d'en
confectionner un très facilement.
Respectez pour le remplir les mêmes règles que pour les
sacoches.
Il est aisé de confectionner un
charvin
Les petites réparations
Le bon randonneur est celui qui peut en toutes circonstances
trouver le moyen de se tirer d'affaire. Il lui est nécessaire
pour cela de savoir effectuer quelques réparations sur le
matériel.
Assembler le cuir.
_ Vous pourrez coudre le cuir d'une manière simple rapide et
décorative en perçant à l'emporte-pièces des trous d'environ
un mm de diamètre et en passant un lacet comme indiqué sur la
figure.
Pinces emporte-pièces.
Laçage du cuir.
_ Les coutures plus fines seront réalisées au point sellier à l'aide de deux aiguilles. Les trous auront été préalablement percés à l'aide d'une alêne.
Le point sellier.
Afin de se faciliter le travail il est souvent intéressant de coller préalablement les deux parties à assembler. La colle au néoprène donne d'excellents résultats.
_ Un des incidents
les plus fréquents en randonnée se produit lors des
petits arrêts, ouverture de barrière par exemple. On
abandonne sa monture quelques secondes, le cheval
baissant la tête pour brouter marche sur ses rênes et
les casse. Pour éviter les réparations attachez les
rênes à un étrier. Si vous ne l'avez pas fait voici
comment vous dépanner rapidement avec peu de matériel : Pratiquez une entaille longitudinale de cinq à six centimètres de long à un centimètre de chaque extrémité cassée. Il ne vous reste plus qu'à engager chaque morceau dans la fente de l'autre et de tirer. La réparation est terminée. Mouillez éventuellement l'assemblage pour que le cuir prenne bien sa forme. |
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_ Les rivets tubulaires permettent un assemblage simple très efficace de deux pièces de cuir. Après avoir percés les trous à l'emporte-pièces posez les rivets et serrez les au marteau. |
_ Pour tous passages d'une lanière à
travers une pièce de cuir utilisez des oeillets. Il en existe de
nombreux modèles.
Les oeillets fendus se posent facilement avec un minimum d'outillage. | ![]() |
Utilisez les matériaux
modernes.
Le cuir a tant par son aspect, son odeur et sa souplesse, un
charme irremplaçable ; mais on trouve actuellement des
matériaux peu onéreux, imperméables et imputrescibles,
notamment ceux qui sont à base de nylon.
Vous pourrez les assembler avec les mêmes méthodes que celles
utilisées pour le cuir.
Les perçages seront effectués à l'aide d'une pointe
préalablement chauffée. De même afin d'empêcher les cordes
les lanières ou les toiles de nylon de s'effilocher, vous
passerez la flamme d'un briquet le long des bords.